Il est généralement admis que la demande mondiale de vin est affectée par les changements dans les habitudes et les préférences des buveurs de vin. Cet article vise à donner plus de détails sur ces facteurs sociaux qui peuvent diminuer la demande de vin tant au niveau local que mondial.
Quand les préférences des consommateurs évoluent
Au fil du temps, les préférences des consommateurs pour le vin ont tendance à évoluer. Par exemple, le rosé a récemment gagné en popularité, notamment aux États-Unis. Dans le même ordre d’idées, les ventes de Prosecco ont considérablement augmenté dans des régions comme le Royaume-Uni et les États-Unis. Les prix augmenteront si l’offre ne peut pas suivre la demande ; cependant, l'expansion de la zone de Prosecco Denominazione di Origine Controllata (DOC) a augmenté l'offre tout en limitant la hausse des prix.
Quand les jeunes boivent moins de vin
Dans certains pays, les jeunes (une catégorie allant de l’âge légal pour boire jusqu’au milieu de la trentaine) consomment moins de vin. Cela pourrait être dû en partie à leur perception du vin comme une boisson démodée que consommaient leurs parents ou grands-parents, et à leur préférence pour d’autres boissons alcoolisées. Dans des pays comme le Royaume-Uni, les jeunes passent également moins de temps dans les bars, préférant communiquer avec leurs pairs via les réseaux sociaux.
Quand les problèmes de santé pèsent sur la demande de vin
Les jeunes buveurs sont de plus en plus conscients des effets nocifs de l’alcool sur la santé, ce qui a conduit à une diminution de leur consommation de vin. Les campagnes gouvernementales liées à la santé, comme la Loi Evin en France (une loi française limitant considérablement la promotion des boissons alcoolisées), ont été associées à une diminution considérable de la consommation de vin.
Quand les changements de mode de vie impactent la consommation de vin
La vie moderne est bien remplie et laisse souvent peu de temps pour les repas plus longs qui étaient auparavant associés à la consommation de vin. De plus, même si boire du vin au déjeuner est depuis longtemps une coutume dans de nombreux pays, les entreprises interdisent de plus en plus à leurs employés de prendre de l'alcool pendant la journée de travail.
Quand les changements de réputation deviennent un facteur important dans la demande de vin
Toute critique négative sur les réseaux sociaux, de la part de magazines influents, de journalistes renommés ou de toute autre autorité du monde du vin peut nuire à la réputation d'une région, d'un producteur ou d'un vin en particulier. Même si l'impact sur les prix peut prendre des années, une perte de réputation ou un scandale concernant une appellation particulière peuvent avoir des effets à long terme difficiles à modifier. Certains effets peuvent mettre un peu de temps à se faire sentir mais n’en sont pas moins catastrophiques.
À mesure que les vins moins chers disparaissent, les clients se tournent vers d'autres alternatives.
De nombreux pays viticoles traditionnels produisaient, vendaient et consommaient d’énormes quantités de vin bon marché au niveau local. Certains pays ont mis en place des mesures pour réduire la production excédentaire (en ciblant notamment les vins bon marché), entraînant une diminution de la quantité de ces vins disponibles. Certains consommateurs se sont simplement tournés vers d’autres boissons alcoolisées ou non, moins chères, au lieu d’acheter du vin plus cher.
Un changement dans les habitudes de dépenses pourrait avoir des conséquences désastreuses.
Certains pays sont considérés comme des marchés sensibles aux prix en ce qui concerne la demande de vin. Dans ces pays, les consommateurs, même les plus aisés, ne sont pas disposés à dépenser plus que le prix le plus bas possible pour acheter un vin donné. Les exemples les plus connus de marchés du vin sensibles aux prix sont l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Sur ces marchés, les producteurs opèrent dans une fourchette de prix étroite. En conséquence, la concurrence est souvent intense. Les clients paient donc moins cher.
Une autre conséquence est que les producteurs sont souvent réticents à répercuter les augmentations des coûts de production sur les consommateurs des marchés sensibles aux prix, car ils craignent de perdre des marchés au profit de leurs concurrents.
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